Jean Gounin, Le paradis des sans lueurs |
À Jean Gounin, pour son Paradis des sans lueurs.
Où va ce squelette
d’acier,
Cette forme
insectoïde
Qui se courbe dans
le brasier,
Possédée par le
sable aride ?
C’est en un désert
souterrain
Qu’il s’étiole
indéfiniment,
Abandonné du Roi
souverain ;
Entends donc la
prière du dément !
Les yeux brûlés par
un soleil de rose,
Il marche, frêle et
sans espoir.
Cendreux et aveuglé,
il dépose
Son cœur de
ronces : poisseuse poire.
Ses membres sont
encordés dans une chartre
Et la plaie du jour
lui ferme sa porte.
Insensibles pierres,
écoutez-la se battre !
Cette âme d’où
s’écoule une lumière morte.
Ses pieds pris dans
des sables émouvants,
Il se calcifie, en
attente de la nuit.
Son dos saigne sous
le fouet du vent
Et son visage mendie
l’absente pluie.
Il veut boire au
cratère l’eau de vie,
Mais dans sa bouche
grincent des sauterelles.
Tout n’est que
mirage pour ce banni,
Pour sa douloureuse
peau sans dentelle.
Nulle croisée des
chemins
Pour l’être qui se
lamente ;
Rose du ciel,
accueille sur ton sein
Ce bourgeon mort,
cette épine errante.
© Thibault Marconnet
05/02/2013
Je vous invite à faire plus ample connaissance avec l'oeuvre de cet ami peintre, Jean Gounin. Une oeuvre atypique en bien des points.
Voici l'adresse de son site :
Ce n' est pas une poésie facile.Elle aguiche le chaland parce qu' elle est belle et musicale mais ce n' est pas une fille facile que cette muse là. La souffrance, la folie, ces spectacles édifiants et inquiétants, miroirs de nos félures...J' adore évidemment.
RépondreSupprimerUn jour il partira dans l'univers de cendres
Supprimeril aura pour destin la nuit sombre aux odeurs de mercure
il aura pour destin le silence des ombres
On le verra venir couvert de déchirures
le manteau déchiré en peau de ses blessures
Un jour tu le verra toi la belle écarlate
toi qui souris comme l'amour
un jour tu pleureras de n'avoir point vécu
sauf en sournois labeurs sales et sans vertu
Cher Jean, ton poème me saisit...
SupprimerMerci pour cette offrande qui m'émeut.