lundi 31 mars 2014

Le Voyageur

Vassily Kandinsky, Landscape with Red Spots, No. 2, 1913



Les longs ciels morveux,
Dans la boue des nuages,
Portent une défroque bleue
Tout assouplie de mirages.

Le feu vert s’époumone
Dans le ventre des vestales,
Et pleurent les vieilles matrones
Les lèvres aux rouges étoiles.

Pique le rêve sous la veine ailée,
Le fusain des prairies humides,
Quand geint l’opium des rosées
Sur les cuisses pourpres du vide.

Mais voyez : le voyageur est parti
Ce matin, les pas en sanglots,
Vers l’imaginaire à jamais infini,
Plein les poches : de la terre et des mots.


© Thibault Marconnet
2007


Joan Miro, L'Or de l'azur, 1967

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