mardi 18 mars 2014

Reine de marbre

William Turner, Venise, Dogana et Santa Maria della Salute, 1843



Venise, courtisane
Masquée d’un loup noir ;
Un clope sur le sourire vert
De tes lèvres mouillées.

Venise, femme mûre
Plus secrète qu’un livre fermé ;
Tu as des cernes d’or
Sous tes yeux de carnaval.

Venise, jeune fille
Qui sent le sucre et la vase ;
Tu ondules, algue serpentine,
Comme un feu qui danse le sabbat.

Venise, vieille femme
Tes dents sont des palais
Rongés par le sel
De la vigne bleue.

Venise, reine de marbre
Ton sexe est blanc comme du miel ;
Un oiseau rouge s’envole des arbres
Et la lumière du sable inonde tout le ciel.


© Thibault Marconnet

Ecrit à Venise, le 11/03/2014

2 commentaires:

  1. Ce n'est même pas la peine de te demander si tu as aimé ton séjour. Je constate que la ville t'a fortement inspirée. "Oraison" est magnifique, alors que "Reine de marbre" n'est que superbe! J'ai écouté le Uri Caine en songeant à toi (je l'ai même emprunté à la médiathèque pour l'avoir en 320).

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  2. Je dois avouer (honteusement) que j'ai un problème avec les Italiens (même s'il y en a évidemment dans mon Panthéon personnel): je trouve qu'ils font beaucoup trop de bruit et de vent! Mais je n'ai pas ressenti ça une seule seconde à Venise et je ne suis quand même pas suffisamment idiot pour bloquer sur ces a priori imbéciles!

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