mardi 28 janvier 2014

Pour saluer les morts (Pericle Patocchi)

William Turner, Norham Castle Sunrise, 1845

Ma mère s’avançait
me roulant dans son ventre
remuant ses verdures
la planète virait

je montais vers le jour
par l’étroit corridor
et soudain quels beaux antres
devant moi s’entrouvrirent !

sous la haute futaie
ma mère disparut
mais sa voix m’appelait
dans le cri du coucou

où es-tu ? les torrents
écumaient aux clairières
j’étais là j’apprenais
à leur bruit quelle danse ?

depuis ce temps je sais
que ce qui meurt commence
donc je souris aux morts
en toute confiance

ils sont si doux la terre
pleine de mères mortes
soulève chaque année
toutes ses graines vertes



© Pericle Pattochi


5 commentaires:

  1. Turner, le porteur de lumière. Blogue dense et riche.

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  2. Je parle de mon expérience de peintre qui débuta par le dessin. J'ai beaucoup dessiné, follement, puis un jour plus du tout. La démarche artistique se construit par palier où toutes les sommes des expériences façonnent le voir de l'inconscient. Parfois on débloque tout d'un coup, soit par erreur sur une autre porte puis on avance et le langage change. J'ai comprise la lumière par le théâtre et la scénographie. Il m'a fallut regarder une scène pour voir sa construction. J'avais dans la vingtaine et pourtant je dessinais depuis les couches. À partir de ce moment, je n'ai plus jamais vu comme avant, ni dessiné. Quand on monte pallier, toute la vie s'en trouve transformée. C'est pourquoi l'homme par sa condition, ne peut gravir toutes les marches à la fois au prix de sa raison. La photographie m'a fait découvrir mon langage invisible, par capacité à voir ce que les autres de voient pas. L'abstrait a redonné vie à mon artiste pictural car avec elle, j'ai retrouvé le plaisir de l'enfant dans la corporalité primaire et brute. L'écriture sonde ma cervelle et fait des images beaucoup plus précises que n'importe quel pinceaux mais loin du corps et de l'enfant. Chaque forme de langage se reconnectent toutes entre elles et forment le fil continue de la connaissance de soi. L'artiste profond selon moi est obsédée par la connaissance des tréfonds humains, par le mouvement de la vie. Sinon pourquoi le mot création?

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  3. Turner selon moi à comprit comme tout artiste que la source n'était pas dans la visibilité mais dans l'invisible et il a tenté de recréer la source, la plus pure qui soit. Le figuratif n'était plus autant possible. Il disait moins que le flou. Son génie se situe dans sa compréhension de la lumière et cela au delà du visible. Il a dû navigué très loin. J'ai beaucoup de respect pour l'artiste, pour l'homme, aucune idée. Je ne le connais pas. :)

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  4. Moi c'est le processus... l'objet magique ne m'intéresse pas vraiment.

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  5. Ah! Ah! Je dis toujours que l'artiste met tellement de soi dans l'oeuvre, que par certain côté, cela me fait penser à un objet magique. Voilà pourquoi je m'intéresse d'avantage au processus et pas tellement à l'oeuvre. Je n'ai quasiment rien sur mes mur. Ça me happe trop. On a chacun nos lubies.

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