Fissure dans le bleu |
La liberté n'existe plus, dès lors que l'homme a eu
besoin d'inventer un mot pour la désigner.
L'essence de tout ce qui est, se trouve au-delà des
mots ; les mots sont des cache-misère face à notre incapacité de prononcer
l'Etre.
Fruits de notre orgueil et de notre peur d'êtres pensants, les mots
sont notre façon de fermer les yeux au monde, comme un enfant dans le noir de
son lit se couvre le visage d'un drap pour échapper aux "monstres".
Les "monstres", c'est l'invisible ; l'ombre portée tapie dans les
replis de chaque mot.
A force de "disséquer" l'existence dans
nos laboratoires intimes, peut-être la tuons-nous. Rimbaud, dans son dernier
vœu de silence artistique, tentait peut-être de nous dire cela – au-delà du
mutisme.
Je dis cela et je souris ; car je sais que je
n'aurais pas la force de me passer de l'écriture.
Je traîne ma parole comme le boulet du condamné. Et
pourtant, c'est assez que d'avoir pu dire un peu.
Quoi donc ?
Sa vieille vie.
Son rien.
Après tout, le "rien" c'est déjà quelque
"chose".
29/08/2013
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