vendredi 21 novembre 2014

Michael Gibbs with Joachim Kühn - Europeana [1995]




Je dois à mon meilleur ami, la “rencontre” avec ce merveilleux album. Je ne le remercierai jamais assez – pour cela et pour tout le reste.
Michael Gibbs et Joachim Kühn étaient alors pour moi des artistes totalement inconnus.

C’est donc en parfait néophyte que j’ai poussé la porte de ce château mystérieux – et je me suis retrouvé dans un florissant jardin où s’épanouissent des fleurs de nuit aux parfums capiteux ; où dorment des chevaliers fourbus et où dansent encore çà et là en somnambules, quelques nobles dames parées des plus beaux atours qui soient. Cet album traîne dans son sillage des parfums de légendes ; c’est un rêve éveillé, une “cathédrale engloutie”. 

Après quelques écoutes, j’ai senti passer sur mon âme comme un grand souffle venu du Nord – et j’ai immédiatement songé au fait que Edvard Grieg se trouvait peut-être bien dans les parages, à flotter au-dessus de cet album comme une brume matinale sur les eaux d’un fjord. Comment aurais-je pu alors ne pas être conquis, moi qui suis un fervent amoureux de l’œuvre sublime et ô combien fantasmagorique de ce compositeur Norvégien ? En me baignant dans la fontaine musicale ouvragée de main de maître par Michael Gibbs et Joachim Kühn, je n’ai pu m’empêcher de penser à certaines pièces des suites orchestrales de son fabuleux Peer Gynt.

J’ai des larmes de joie qui me montent aux yeux chaque fois que je m’immerge dans The Groom’s Sister.
Je suis fou d’amour pour cette œuvre comme on peut l’être d’une femme dont la seule vue nous comble. Et quand cette femme m’enroule dans sa voix mélodieuse comme dans un drap d’or fin, autant vous dire que c’est l’extase.

Je parlais de larmes de joie à propos du morceau The Groom’s Sister. Je crois en fait, que je pourrais étendre ce sentiment à tout l’album. Les fées se sont penchées sur ce berceau, c’est bien le moins qu’on puisse dire.

Pour finir et avant que vous ne partiez à la découverte de cette Atlantide sauvée des eaux, je souhaiterais laisser la parole à un écrivain que j’admire profondément, Charles Péguy : « Il y a des larmes d’amour qui dureront plus longtemps que les étoiles du ciel. »


© Thibault Marconnet
le 01/03/2014


Tracklist :

01 - Castle In Heaven
02 - Black Is The Colour Of My True Love’s Hair
03 - The Sheperd Of Breton
04 - The Ingrian Rune Song
05 - The Groom’s Sister
06 - Norwegian Psalm
07 - Three Angels
08 - Heaven Has Created
09 - She Moved Through The Fair
10 - Crebe De Chet
11 - Midnight Sun
12 - Londonderry Air
13 - Otra Jazzpaña



Joachim Kühn

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