Je
dois à mon meilleur ami, la “rencontre” avec ce merveilleux album. Je ne le
remercierai jamais assez – pour cela et pour tout le reste.
Michael
Gibbs et Joachim Kühn étaient alors pour moi des artistes totalement inconnus.
C’est
donc en parfait néophyte que j’ai poussé la porte de ce château mystérieux – et
je me suis retrouvé dans un florissant jardin où s’épanouissent des fleurs de
nuit aux parfums capiteux ; où dorment des chevaliers fourbus et où dansent
encore çà et là en somnambules, quelques nobles dames parées des plus beaux
atours qui soient. Cet album traîne dans son sillage des parfums de
légendes ; c’est un rêve éveillé, une “cathédrale engloutie”.
Après
quelques écoutes, j’ai senti passer sur mon âme comme un grand souffle venu du
Nord – et j’ai immédiatement songé au fait que Edvard Grieg se trouvait
peut-être bien dans les parages, à flotter au-dessus de cet album comme une
brume matinale sur les eaux d’un fjord. Comment aurais-je pu alors ne pas être
conquis, moi qui suis un fervent amoureux de l’œuvre sublime et ô combien
fantasmagorique de ce compositeur Norvégien ? En me baignant dans la
fontaine musicale ouvragée de main de maître par Michael Gibbs et Joachim Kühn,
je n’ai pu m’empêcher de penser à certaines pièces des suites orchestrales de
son fabuleux Peer Gynt.
J’ai
des larmes de joie qui me montent aux yeux chaque fois que je m’immerge dans The Groom’s Sister.
Je
suis fou d’amour pour cette œuvre comme on peut l’être d’une femme dont la
seule vue nous comble. Et quand cette femme m’enroule dans sa voix mélodieuse
comme dans un drap d’or fin, autant vous dire que c’est l’extase.
Je
parlais de larmes de joie à propos du morceau The Groom’s Sister. Je crois en fait, que je pourrais étendre ce
sentiment à tout l’album. Les fées se sont penchées sur ce berceau, c’est bien
le moins qu’on puisse dire.
Pour
finir et avant que vous ne partiez à la découverte de cette Atlantide sauvée des eaux, je
souhaiterais laisser la parole à un écrivain que j’admire profondément, Charles
Péguy : « Il y a des larmes d’amour qui dureront plus longtemps que
les étoiles du ciel. »
© Thibault Marconnet
le 01/03/2014
Tracklist :
01 - Castle In Heaven
02 - Black Is The Colour Of
My True Love’s Hair
03 - The Sheperd Of Breton
04 - The Ingrian Rune Song
05 - The Groom’s Sister
06 - Norwegian Psalm
07 - Three Angels
08 - Heaven Has Created
09 - She Moved Through The
Fair
10 - Crebe De Chet
11 - Midnight Sun
12 - Londonderry Air
13 - Otra Jazzpaña
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