vendredi 21 novembre 2014

Dave Van Ronk - Inside Dave Van Ronk [1969]




Dave Van Ronk est un songwriter de folk tombé dans un certain oubli ; oubli totalement immérité, cela va sans dire. Cet enfant de Brooklyn, né en 1937 et passé de l’autre côté du miroir en 2002, connut pourtant son heure de gloire (mais presque uniquement limitée au Greenwich Village). Il faut dire que le bonhomme n’aimait pas prendre l’avion et qu’il refusa pendant longtemps de sortir hors des limites du Village. Quoiqu’il en soit, il méritait d’être davantage connu. 

Son chant vient des profondeurs, son cœur bat sur le bout de sa langue. Il semble avoir puisé chacune de ses chansons dans le puits de son âme pour mieux tirer sur la corde des âmes sensibles. Prolongement naturel de ses doigts, les accords de sa guitare allument des comètes dans la nuit. Les Frères Coen lui ont consacré un très beau film intitulé Inside Llewyn Davis ; film qui me fit découvrir les chansons de ce géant (dans tous les sens du terme). 


Dave Van Ronk fut un très proche ami de Bob Dylan en personne et il lui apprit à jouer ses tout premiers accords. C’est d’ailleurs lui qui réarrangea la chanson traditionnelle The House Of The Rising Sun, dont Bob Dylan en fit par la suite le succès que l’on connaît. Pour son premier album paru en 1961, ce dernier demanda à son ami s’il pouvait l’inclure. Dave Van Ronk refusa mais Dylan fit la sourde oreille : et il fit bien ! 


Chanteur engagé, les paroles de ses chansons n’en demeurent pas moins très intimes. Hang Me, Oh Hang Me est un chef-d’œuvre, une pépite d’émotion pure. Le cœur se serre, les larmes perlent de chaque mot, soutenues par une suprême ironie : celle de ceux qui jamais ne s’avouent vaincus. Si votre âme est noire de chagrin et que tout ce que vous entendez vous semble de la fausse monnaie, la compagnie de Dave Van Ronk est celle qu’il vous faut. Elle est toujours de bon aloi.




© Thibault Marconnet
le 21 juin 2014




Dave Van Ronk au Caffe Lena en 1974

2 commentaires:

  1. Je ne connaissais pas cette version de "Rising Sun" et j'avoue qu'elle m'a scié les pattes.

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    1. Comme je te comprends, Keith. Cette version est brûlante comme une maison en flammes. Merci pour ton commentaire !

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