dimanche 4 mai 2014

Ombre et lumière

Hans Wulz, Der Bettler, 1949


Corps exposé mort aux griffes du soleil
Où donc te cacher ?
Fruit de sang dans l’or du ciel
Qui pourra bien nous pardonner ?

Chair et squelette avancent
Sous la mitraille des pensées
Lourde est la conscience
Qui colle au passé

Ombre et lumière
Sang et eau
Un peu de poussière
Dessous la peau

Dors dans la nuit muette
Comme un enfant abandonné
La peur est là et tète
Ton sein de condamné

Prison de la boule de feu
Rayons en barreaux de cellules
Pourquoi la mort, pourquoi les dieux ?
Lave blanche, ambre noire des virgules

Tu marches encore, insensé
Plus fatigué que bœuf sous son joug
Le calme est un mirage d’angoissé
Du sang lourd aux lèvres du pou

Nuit blanche à manger l’écorce noire
De ton esprit torturé
Nuit grise à creuser dans l’ivoire
De ton sommeil déchiré

Vive lumière verte des bois
Quand ressusciteras-tu ?
Ton âme est un gibier aux abois
Et l’amertume te tue

Ombre et lumière
Eau et feu
Trop de poussière
Dessous les yeux


© Thibault Marconnet

30/04/2014



Léon Spilliaert, Femme nue tenant une coupe, 1910

2 commentaires:

  1. Mettons nous d' accord je n' attends rien , je me libère de l' esprit mondain, mais du fond des tripes, ces textes sont beaux,trop amers et trop visionnaires peut être pour un " jouvenceau" mais ils parlent à l' âme des anciens.

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  2. Il y a beaucoup de gens qui commentent pour être commentés à leur tour, je ne demande pas de réciprocité voilà! Ta réponse correspond exactement à la vision que j' ai de ton écriture.Bonne soirée à toi.

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