Mars, de Fritz
Zorn est une œuvre "unique", au sens plein de ce terme.
Unique parce que la seule que cet
écrivain ait eut le temps d’écrire.
Mort à 32 ans d'un cancer, celui dont
le nom de famille était "Angst", ce qui signifie "Peur" en
allemand, s'est offert une renaissance, en choisissant comme nouveau nom de
baptême celui de "Zorn", qui signifie "Colère".
Le "crabe" marche toujours de côté.
Après l'annonce de son "cancer", Fritz
Zorn quant à lui, est allé droit de l'avant piétiner le vieil héritage
mortifère de sa famille : le legs d'une société étouffant au sein d'une morale
chrétienne maladive, qui a toujours cru bon de devoir se séparer de la
sexualité, de la nier et de lui ôter tout plaisir, tout érotisme ; d'en faire
une chose vide et inerte, un acte laid et sale dont on répugne même à
mentionner l’existence.
Fritz Zorn s'est débarrassé de la peau morte
d'une vie castrée et, avant que de mourir, il s'est rebaptisé par la foudre.
En revêtant les oripeaux de Mars et en
brandissant son épée vengeresse, il a témoigné en vivant pugnace, en homme
libre : dans une juste colère.
Il est des mots qui, puisés au sein de cet
ouvrage, me servent de viatique au quotidien :
« Je crois que ne-pas-vouloir-déranger est quelque
chose de mauvais parce qu’il faut justement qu’on dérange. Il ne suffit pas
d’exister ; il faut aussi attirer l’attention sur le fait qu’on existe. Il
ne suffit pas simplement d’être, on doit également agir. Mais qui agit dérange
– et cela au sens le plus noble du terme. »
Son livre "unique" est une œuvre qui
cogne comme un cœur battant.
Ite Missa Est.
© Thibault Marconnet
19/05/2013
Fritz Zorn |
Ici, une lecture admirable d'extraits de Mars par Guillaume Gallienne pour son émission Ça peut pas faire de mal, diffusée tous les samedis sur France Inter :
Guillaume Gallienne lit Fritz Zorn
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