lundi 30 novembre 2015

Le Vide repeuplé

Thibault Marconnet, Soleil de nuit I, 26 novembre 2015


Chair et Sang
valsent dans mon être.
Dans la nuit permanente
où s’englue notre conscience,
celui qui bavait dans le ventre du Monde
s’est étouffé dans ses langes.

L’homme qui parlait en moi
de la rosée fragile
qui se tient suspendue
aux paupières :
celui-là n’est plus.
Il faudra m’exister à nouveau
et me rompre dans une eau de lune.

Dans les épines de la peau
s’envolent les glaires magnétiques
et que respirent les yeux perdus
sur l’oreiller de la folie
qu’une lèvre inquiète
retrousse.

J’ai longtemps prêché dans le Vide
et me trompais de destination.
Ma parole naît dès lors
dans le sein de mon Vide :
terre d’orages aux fibres de cendres
parcourue de longs tremblements carnassiers
que la plume d’un œil soulève.


© Thibault Marconnet

2007


Thibault Marconnet, Soleil de nuit II, 26 novembre 2015

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