Massoud, l'Afghan est un poignant documentaire signé par Christophe de Ponfilly et sorti en 1998. Les films rassemblés dans ce coffret 2 DVD paru aux éditions Montparnasse, témoignent tous de l'indéfectible amitié du réalisateur à l'égard de Massoud et du peuple afghan. Malgré toutes les tentatives de Christophe de Ponfilly pour alerter l'Occident quant au rôle capital de Massoud sur le plan mondial, Cassandre n'a pas été écoutée une fois de plus. Massoud luttait pour la liberté de son peuple, pour un islam de paix, pour favoriser l'éducation, le vote des femmes, etc. Depuis la mort de ce dernier, le fanatisme n'a cessé de croître et de développer ses métastases cancéreuses un peu partout sur la surface du globe. En homme lucide, Massoud avait bien compris qu'avec la mondialisation, c'est le monde entier qui aurait à subir l'attaque de fous furieux dont le seul but est de détruire toute dignité humaine. L'Occident est resté sourd à cet appel et il en paye aujourd'hui le prix.
Christophe de Ponfilly s'est donné la mort en 2006 mais ses films demeurent un témoignage essentiel sur le merveilleux peuple afghan, insoumis et rieur même dans les moments les plus durs. Que Massoud et Christophe de Ponfilly reposent en paix : ils l'ont bien mérité après s'être tant battus, l'un par les armes, l'autre à l'aide de sa caméra. Voilà des hommes qui méritent tout notre respect.
© Thibault Marconnet
le 13 novembre 2015
No One Is Innocent - Massoud
No One Is Innocent - Massoud
Ahmad Shah Massoud (1953-2001) |
Christophe de Ponfilly (1951-2006) |
J'ai téléchargé le film sur Massoud pour le regarder à tête reposée.
RépondreSupprimerLa chanson de No One est aussi un fabuleux hommage au lion afghan et à tous ceux qui se battent contre les fanatiques de tous poils. Je conseille d'ailleurs vivement l'album complet. Ils pourront tuer tous les hommes, la musique et les mots resteront
Bonsoir cher Keith,
RépondreSupprimerTu as bien fait, ce film est un témoignage bouleversant qui n'est pas pour autant dénué de moments drôles où l'on peut constater à quel point les Afghans savent rire même dans les situations les plus dures. Dans un passage du film, un homme raconte en riant aux éclats la destruction de sa maison par les bombardements de l'armée soviétique. Car ce peuple a une sûre connaissance du caractère profondément éphémère de toute chose ici-bas. En ce sens, ils n'ont pas peur de reconstruire sans cesse ce qui a pu être détruit la veille. C'est une formidable leçon de vie et de ténacité pour les occidentaux que nous sommes. Quant à l'album de No One Is Innocent, je te rejoins, il est puissant de bout en bout. Ça faisait quelques temps qu'ils ne nous avaient pas offert un si bon opus ! Rien à jeter : c'est brûlant comme une eau-de-vie bien distillée dans l'alambic de la rage. Prends bien soin de toi.
Massoud je l'aimais ce type. Et, anecdote certes futile, mais drôle, il avait interdit qu'on chasse les gazelles à la Kalach dans ses vallées...
RépondreSupprimerCher Balthazar,
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas cette anecdote et je trouve que ça en dit beaucoup sur la belle humanité de Massoud. Et je ne peux m'empêcher de penser à une scène du film “Timbuktu” du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako : dès les premières images, on voit une gazelle fuir aussi vite qu'elle le peut, chassée par des terroristes excités à bord de leur 4X4 et armés de leurs kalashs. Une voix-off dit ceci : « Ne la tue pas, fatigue la seulement, laisse la courir, on va l’avoir bientôt, attend qu’elle se fatigue, ne la tue pas. » Avoir la liberté des hommes à l'usure, dans un jeu sadique, tel est bien le but de tous ces ennemis du vivant. Massoud aurait pu fédérer beaucoup de pays musulmans dans sa vision de paix, son souci de l'éducation des enfants, un régime politique où l'état et la religion seraient séparés, etc. Malheureusement, l'Occident n'a rien fait pour le seconder... Merci pour ton passage, cher Balthazar, et le partage de cette savoureuse anecdote qui me rend cet homme encore plus sympathique !
IL aura magnifiquement narré la geste du Lion du Panshir.
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