vendredi 6 février 2015

La dette et l'amour

Thibault Marconnet, Le rêveur, (pastel et fusain) 2015


Dans un premier temps, suivez la notice comme bon vous semble : ce mode d’emploi est malléable selon vos souhaits personnels. Vous pouvez ouvrir les yeux pour commencer et regarder loin devant vous. S’il y a un mur, laissez-le en l’état ou brisez-le. Si des larmes gonflent sous vos yeux, libre à vous de les laisser couler. Vous pouvez ne pas y parvenir : vous en avez le droit.
Écoutez à présent attentivement ce que vous dit votre corps. Si vous avez la gorge nouée, laissez être ce qui est présent. C’est votre corps qui décide, pas votre mental. Si vous parvenez cependant à éprouver le lien qui unit votre corps et votre esprit, vous êtes sur la “bonne” voie. Excusez-nous. Pas la “bonne” : c’est le mode d’emploi de votre être. À vous seul donc de juger de ce qui est bon ou mauvais pour lui, pour vous.
Vous vous sentez abattu ? La pilule est dure à avaler ? Recrachez-la si vous voulez. Ni indications ni contre-indications particulières, faites selon ce que vous êtes.
Vous lisez ce mode d’emploi car vous cherchez des réponses. Sachez qu’il n’y en a aucune. Quel est le sens de tout cela ? Nous ne le savons pas plus que vous. Nous sommes vos cellules, nous n’avons pas la prétention d’en savoir beaucoup sur un hypothétique sens de la vie. Tout ce que nous sentons, c’est que vous avez mal. Vous aimeriez être touché, qu’une femme, un homme, quelqu’un vous prenne dans ses bras. Ceci dit, faites bien attention à l’illusion de la fusion. Vous êtes une personne à part entière, pas une pièce de puzzle.
Vous arrivez maintenant à la phase du surendettement. Lequel ? Attendez, nous allons chercher à éclaircir cela ensemble. De qui ou de quoi vous sentez-vous le “débiteur” ? Quelle est la nature de votre dette ? Peut-être n’avez-vous pas particulièrement envie de le savoir. Libre à vous. Essayez quand même de mettre des mots là-dessus, ça pourrait vous soulager. Vous vous sentez surendetté par la tristesse et l’amertume. Il faut dire que vous êtes allé au-delà de votre capital. Il y a un excédent : ça pèse en vous comme un ballon de larmes collées les unes aux autres.
Mais de qui êtes-vous le débiteur ? Vous le savez bien au fond de vous. Vous êtes débiteur de vous-même. Observons votre crédit à présent : il est faible en joie et en amour. Comment inverser la tendance, la courbe ? Nous ne le savons pas plus que vous. Vous aimeriez effacer cette dette de tristesse et d’amertume. Comment faire ? En tant que cellules, nous essayons de prendre soin de vous le plus possible.
La dette est ce qu’une personne doit à une autre. Cette amertume, c’est à vous-même que vous la devez. N’aimeriez-vous pas plutôt vous devoir de l’amour ?
Mais comment effacer cette dette qui vous ronge ? Nous vous le répétons, nous sommes vos cellules et nous voulons votre bien. Seulement, nous ne pouvons pas tout faire. Et si vous essayiez de vous pardonner pour une fois ? Ce sera dur mais ça en vaut la peine.
Votre dette est trop lourde à porter et vous seul pouvez l’effacer, l’annuler. Aucune femme, aucun homme ni qui que ce soit ne le fera à votre place.
Essayez de retrouver foi et amour en vous-même, c’est tout le bien que nous vous souhaitons.


© Thibault Marconnet

le 06 février 2015


Thibault Marconnet, La sylve rose, (pastel et fusain) 2015

1 commentaire:

  1. Je crois que tout le monde est débiteur. On ne le sait pas forcément… ou on ne veut pas le savoir.
    Parfois même, la dette ne pourra pas être remboursée, faute de créditeur. Alors cette dette peut être aussi lourde que les bouteilles de Butane de Francis !!!

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