Thibault Marconnet, Le rêveur, (pastel et fusain) 2015 |
Dans
un premier temps, suivez la notice comme bon vous semble : ce mode
d’emploi est malléable selon vos souhaits personnels. Vous pouvez ouvrir les
yeux pour commencer et regarder loin devant vous. S’il y a un mur, laissez-le
en l’état ou brisez-le. Si des larmes gonflent sous vos yeux, libre à vous de
les laisser couler. Vous pouvez ne pas y parvenir : vous en avez le droit.
Écoutez
à présent attentivement ce que vous dit votre corps. Si vous avez la gorge
nouée, laissez être ce qui est présent. C’est votre corps qui décide, pas votre
mental. Si vous parvenez cependant à éprouver le lien qui unit votre corps et
votre esprit, vous êtes sur la “bonne” voie. Excusez-nous. Pas la
“bonne” : c’est le mode d’emploi de votre être. À vous seul donc de juger
de ce qui est bon ou mauvais pour lui, pour vous.
Vous
vous sentez abattu ? La pilule est dure à avaler ? Recrachez-la si
vous voulez. Ni indications ni contre-indications particulières, faites selon
ce que vous êtes.
Vous
lisez ce mode d’emploi car vous cherchez des réponses. Sachez qu’il n’y en a
aucune. Quel est le sens de tout cela ? Nous ne le savons pas plus que
vous. Nous sommes vos cellules, nous n’avons pas la prétention d’en savoir
beaucoup sur un hypothétique sens de la vie. Tout ce que nous sentons, c’est
que vous avez mal. Vous aimeriez être touché, qu’une femme, un homme, quelqu’un
vous prenne dans ses bras. Ceci dit, faites bien attention à l’illusion de la
fusion. Vous êtes une personne à part entière, pas une pièce de puzzle.
Vous
arrivez maintenant à la phase du surendettement. Lequel ? Attendez, nous
allons chercher à éclaircir cela ensemble. De qui ou de quoi vous sentez-vous
le “débiteur” ? Quelle est la nature de votre dette ? Peut-être
n’avez-vous pas particulièrement envie de le savoir. Libre à vous. Essayez
quand même de mettre des mots là-dessus, ça pourrait vous soulager. Vous vous
sentez surendetté par la tristesse et l’amertume. Il faut dire que vous êtes
allé au-delà de votre capital. Il y a un excédent : ça pèse en vous comme
un ballon de larmes collées les unes aux autres.
Mais
de qui êtes-vous le débiteur ? Vous le savez bien au fond de vous. Vous
êtes débiteur de vous-même. Observons votre crédit à présent : il est
faible en joie et en amour. Comment inverser la tendance, la courbe ? Nous
ne le savons pas plus que vous. Vous aimeriez effacer cette dette de tristesse
et d’amertume. Comment faire ? En tant que cellules, nous essayons de
prendre soin de vous le plus possible.
La
dette est ce qu’une personne doit à une autre. Cette amertume, c’est à
vous-même que vous la devez. N’aimeriez-vous pas plutôt vous devoir de
l’amour ?
Mais
comment effacer cette dette qui vous ronge ? Nous vous le répétons, nous
sommes vos cellules et nous voulons votre bien. Seulement, nous ne pouvons pas
tout faire. Et si vous essayiez de vous pardonner pour une fois ? Ce sera
dur mais ça en vaut la peine.
Votre
dette est trop lourde à porter et vous seul pouvez l’effacer, l’annuler. Aucune
femme, aucun homme ni qui que ce soit ne le fera à votre place.
Essayez
de retrouver foi et amour en vous-même, c’est tout le bien que nous vous
souhaitons.
© Thibault Marconnet
le 06 février 2015
Thibault Marconnet, La sylve rose, (pastel et fusain) 2015 |
Je crois que tout le monde est débiteur. On ne le sait pas forcément… ou on ne veut pas le savoir.
RépondreSupprimerParfois même, la dette ne pourra pas être remboursée, faute de créditeur. Alors cette dette peut être aussi lourde que les bouteilles de Butane de Francis !!!