Voici un
beau documentaire - consacré au poète germanophone Paul Celan - que j'ai visionné le jour de sa diffusion sur Arte. Le témoignage
de son fils Éric m'a beaucoup marqué. J'ai pu notamment apprendre à quel
point le Groupe 47 - composé, entre autres, des écrivains Hans Magnus
Enzesberger, Heinrich Böll, Peter Handke, etc., - avait fait preuve d'une
incommensurable bêtise à l'égard de cet immense poète qui les dépassait tous,
se moquant alors du ton de ses lectures : ces petits avant-gardistes de salon
ne trouvant rien de mieux que de les comparer aux psalmodies d'un rabbin voire
même, ce qui est franchement minable de leur part, à un discours prononcé par
Goebbels... Ingeborg Bachmann avait cru bien faire, c'était sans compter avec
la surdité imbécile de ses petits camarades. On comprend mieux pourquoi, durant
toute sa vie, l'Allemagne ne cessera de rester pour lui une “terre d'angoisse”.
J'espérais secrètement qu'une bonne âme publierait ce documentaire sur YouTube.
Les documentaires consacrés à Paul Celan, qu'ils soient radiophoniques ou télévisés,
sont d'une grande rareté et je me demande même si celui-ci n'est pas le tout
premier. Ce partage permettra à chacun de découvrir un peu qui fut Paul Celan
et, qui sait, donnera peut-être l'envie à certains de se plonger dans cette poésie
sublime qui demeure, plus que jamais, indispensable à notre siècle. Comme l'écrivait
Henri Michaux à propos du suicide de celui qui fut l'un de ses amis : « Partir.
/ De toute façon partir. / Le long couteau du flot de l'eau arrêtera la parole. »
Et voici une poignante interprétation
musicale du poème “Todesfuge” par Matthias Fuhrmeister :
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