“Le Client” - dernier film en date du réalisateur
iranien Asghar Farhadi - est une expérience cinématographique bouleversante,
qui nous laisse sous le choc. Au début, on se dit que ce ne sera qu'un film
assez banal, un de plus à rajouter à la liste de tous ceux que l'on a déjà
vus... mais les événements vont aller crescendo pour nous mener jusqu'à une
apothéose déchirante et pour le moins inattendue. Le scénario est digne du
travail d'un orfèvre. Ce qu'il y a de magnifique et de profondément troublant
dans ce film, c'est qu'on ne peut pas tranquillement prendre position pour une
personne ou une autre : impossible de s'arranger avec sa conscience. Il n'y a,
dans cette histoire, aucun “coupable” et aucun “innocent”, au sens absolu :
simplement un chapelet de coïncidences malheureuses qui vont nouer les
personnages les uns aux autres de manière tragique. C'est notre humanité si
fragile - avec ses lâchetés, ses compromissions, ses colères, ses non-dits, ses
douleurs - que nous donne à voir Asghar Farhadi dans sa nudité la plus terrible
et la plus crue. À condition d'avoir encore un cœur qui bat dans la poitrine,
on ne ressort pas indemne d'un tel film.
© Thibault Marconnet
le 23 novembre 2016
Bande-annonce :
Asghar Farhadi : Entretien avec Laure Adler (L'heure bleue/France Inter) :
Sonita Alizadeh - Brides For Sale :
Asghar Farhadi © Photographie Denis Rouvre pour Télérama |
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